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L'éperdue ne s'est pas perdue seule

Ce sont ceux qui les ont perdus qui les disent perdus.

On ne tombe que lorsqu'on ne tient plus debout. On ne tombe pas tout seul.

Ruée, éperdue
on l'a dit
rouée et perdue

eh pardi
sur quoi se rue-t-on ?
"rut", susurre-t-on

éperdue vers l'invisible
qu'elle foule
une foule indivisible
l'a perdue.

May Li M.

Montage de Nicolas Brulant, février 2014.

L. qui est si belle, c'est rageant de la voir espiègle, douce, apparemment calme sur son équilibre de funambule...

Des images prises par un amoureux d'L., qui s'est envolée à tire d'ailes. L. l'aime aussi. L. est belle, à jamais.

Cette douceur un peu résignée contraste avec la musique. Pourquoi un texte de colère contre les femmes alors qu'il l'aime, L. ? "elles baisent toutes pendant les jours de règles". Je me posais la question, tout en percevant l'horreur des images dans le cri d'effroi et de rage de ce morceau de Fauve.

L'image fixée qui tourne en boucle. En boucle sur la musique, quelques secondes pas plus, car la belle ne vit pas. La technologie aura raison de nos forces. Orphée ne voyait pas Eurydice le regarder et rire en boucle sur une vidéo souvenir.

Finalement ces paroles me rappellent comme il est éreintant de se faire crier dessus par des enfants déboussolés. Ils vous accusent, ils exigent, ils vous frappent, répudient, condamnent, crachent à la gueule. Ces cordes de voix raides dont L. voulait se balancer. Elle qui avançait à pas feutrés sur sa corde raide, la délicatesse et la science des nuances. L. qui est partie en se balançant.

A quelqu'un que je n'ai pas connu et dont l'histoire semble si significative.

A quelqu'un que je n'ai pas connu et dont l'histoire semble si significative.

Tag(s) : #Mots, #Sons
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