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Palette, encre, dans la série "Traces"
Palette, encre, dans la série "Traces"Palette, encre, dans la série "Traces"Palette, encre, dans la série "Traces"

Palette, encre, dans la série "Traces"

Des histoires, des taches, des traces.

Il y a des histoires qui font tache, il y en a dont on efface les traces.

Il y a des traces qui font des histoires,

et des tâches dont les contours restent inscrits quoiqu’on ne les accomplisse pas.

HuilesHuiles

Huiles

Les silhouettes entachées et les tracés un brin discontinu racontent, dès la série « Follow the story », des morceaux de vies. La matière colorée malmenée ou déployée de cette première série cède de plus en plus la place à des silhouettes noires et lisses, que l’œil peut détailler dans un univers sobre.

A la différence d’une ombre, la silhouette délimite l’individualité, si ce n’est la subjectivité. Le spectateur voit un caractère, devine une anecdote, celles qui sont si bien partagées qu’elles confinent au mythe. Le format carré prisé par l’artiste n’est-il pas celui qu’aimait Mondrian ? Le format propre à décrire la séquence arbitraire d’une constante éternelle. Les scènes sont propulsées quelque part entre « un jour » et « toujours ».

Une partie de la production prend source dans les choses tues, qui, malgré tout, font aussi du monde ce qu’il est. Les ancêtres tués des jeunes réunionnaises dont la trace féminine et déliée imprègne la toile de lin des esclaves. Nos contemporains aux prises avec la misère et la violence, « at the same time », pendant que nous mangeons une glace.

Autoportrait

Autoportrait

Apprendre à voler

Le regard engagé qui sous-tend la démarche du peintre n’impose rien à la lecture. La peinture refuse le didactisme, elle laisse les sens voleter tout en nous ravissant.

Tout y est suggéré et non informé. C'est un travail artistique qui inclut l’erreur, l’accident, l’équivoque. En restant décoratives, ces silhouettes s’immiscent dans les maisons, en portant leurs histoires avec légèreté, pour mieux accompagner les vivants.

Un instant incertain, la seconde n'est pas fixée et reste dans un temps qui s'écoule doucement. Les passants passent, le temps s'écoule entre les pavés, les filles dansent dans leurs ailleurs intimes, les amants prennent le chantier de leur rêves. Ces silhouettes ont la fraicheur de l'ombre des après-midi ensoleillés.

Et le tableau d'ombres éphémères, dont la fraicheur va accompagner durablement son spectateur, incite à cueillir le jour.

Filles en fête, amants, passants : c'est là que se pose et se repose le regard de l’ombre, qui passe de la Réunion à Paris, un voleur de silhouettes.

Atelier Moreau. 12, rue Moreau, 75012 Paris.

Tag(s) : #Objets trouvés
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